Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/463

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de part et d’autre, il n’y a eu dans la nôtre que douceur et modération. Quoique nous soyons bien éloignés d’être persuadés de la solidité des raisons que la Compagnie a adoptées pour — en se contredisant elle-même — approuver la conduite du Conseil de Chandernagor au sujet de l’obtention du paravana des roupies siccas, cependant, comme elle en a décidé, nous n’avons plus rien à dire. »

Sur le second,

« Quoique nous fussions résolus de ne rien répliquer davantage, nous ne pouvons cependant nous dispenser de nous récrier que les roupies de Pondichéry sont égales en poids et en titre à celles d’Arcate. Quelles preuves apporte-t-on pour avancer le contraire, pendant que leur titre a été vérifié nombre de fois à Mazulipatam et à Madras, et pourquoi la Compagnie en doutant de notre fidélité, ne veut-elle pas le croire ?

« On a fabriqué jusqu’à ce jour à sa monnaie de Pondichéry 8.774.284 roupies, qui ont toujours eu cours et l’ont actuellement dans tout l’Indoustan, malgré ses ennemis et nos ennemis. Est-il naturel de penser que cela fût arrivé ainsi, si nos roupies avaient été inférieures à celles d’Arcate ? »

Et la lettre où Dumas continuait en parlant plus spécialement de la fabrication des roupies à Pondichéry et des difficultés qu’elle avait suscitées, se terminait en ces termes :

« Nouveaux venus dans cette matière, sans aucune loi du prince qui pût nous servir de règle, nous avons été obligés, errant çà et là, étouffés souvent par l’odeur du plomb et du charbon dans un climat déjà brûlant par lui-même, de faire un dur et pénible apprentissage, au moyen duquel nous nous sommes mis au fait. Que nous en est-il revenu ? Rien que de la mortification et du chagrin. Triste exemple pour ceux qui nous succéderont et qui les engagera peu à s’efforcer de donner du neuf, en formant des entreprises utiles à l’État et à la Compagnie ! »