Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

premier conseiller et commissaire des troupes ; Delahaye, deuxième conseiller, garde magasin ; Legou, troisième conseiller, avec le soin des magasins du bord de la mer et des armements ; Dumas quatrième conseiller et procureur général. Une commission de deuxième conseiller avait été également prévue pour le sieur de la Morandière, mais le conseil l’avait exclu de son sein le 3 juillet 1721 ; avant de le réintégrer il décida d’attendre de nouveaux ordres de la Compagnie, puis il se sépara.

La nomination de Lenoir à Surate l’empêchait d’exercer les fonctions de gouverneur, qui revenaient de droit à Delorme. Dupleix pressentit celui-ci sur ses intentions. Delorme lui répondit très simplement qu’il aimait trop sa liberté pour s’embarrasser des soucis du gouvernement et que, s’il ne tenait qu’à lui, Lenoir resterait aux affaires. Dupleix aurait pu soutenir avec quelque raison qu’en ce cas c’était à lui que la succession devait revenir et, plus tard, il regretta à diverses reprises de n’avoir pas fait valoir ses droits ; mais il fut établi avec plus de raison encore par Delorme lui-même, au cours d’une seconde réunion du Conseil, qui eut lieu le même jour, que si Lenoir avait été nommé à Surate, c’était dans l’ignorance où se trouvait la Compagnie de la mort de la Prévôtière ; si elle en eût été informée, nul doute que, connaissant la capacité et la probité de Lenoir et la confiance générale qu’il inspirait, elle ne l’eut confirmé dans ses pouvoirs. Lenoir fut, en conséquence, prié de différer son départ pour Surate et de continuer à exercer ses fonctions jusqu’à réception de nouveaux ordres ; il ne pouvait que déférer à une invitation aussi flatteuse pour lui-même qu’honorable pour Delorme.

Contrairement à l’opinion de ce conseiller, il n’est pas certain que, si la Compagnie eut connu à temps la mort