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Il semble d’autre part qu’il ne l’ait pas composé à la demande du Conseil supérieur ; autrement la dernière phrase ne serait pas ainsi libellée : « Comme je n’ai eu que très peu de temps pour faire ce mémoire, je supplie les personnes qui voudront bien en prendre lecture de me pardonner les erreurs qui s’y trouvent. » Ces personnes, évidemment, ce ne sont pas les membres du Conseil : Dupleix ne les eut pas désignés de cette façon. Pourquoi, pour qui donc fut rédigé ce mémoire ? Il nous est impossible d’éclaircir complètement le mystère, mais une supposition est permise.

Dupleix ne pouvait ignorer par ses correspondants particuliers la plainte de Lhuillier ni le danger qu’elle lui faisait courir ; peut être connut-il avant qu’elle ne parvînt officiellement dans l’Inde la décision du 28 décembre 1726. Il aurait alors écrit ce mémoire dans le but de se défendre et de sauver sa situation en établissant d’une façon démonstrative aux yeux de ses protecteurs qu’il n’était, ni sans connaissance, ni sans capacité sur toutes les questions intéressant la colonie. La hâte avec laquelle le rapport fut rédigé prouve simplement qu’un bateau était en partance pour l’Europe, et en effet, le Lys, capitaine Desboisclairs, partit le 11 octobre.


5. Le mémoire sur la situation de nos établissements en 1727.

Examinons maintenant ce mémoire en lui même, abstraction faite de toute autre considération.

C’est un exposé sommaire de la situation de chacun de nos établissements, tant dans l’Inde elle-même que dans l’Océan Indien ou les mers qui s’y rattachent.

De très grands développements sont consacrés à Mahé,