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jour des résultats satisfaisants ; un chargement pour la Chine fut même désastreux au début de 1727 ; mais ce commerce réussit aux Anglais et aux Hollandais. Pourquoi serions-nous plus sots ou plus malheureux ? Il s’agit seulement d’aventurer nos fonds avec plus d’audace. Or, dit Dupleix, je vois le peu d’inclination qu’ont les Français de sortir de leur pays, lorsqu’ils s’y voient dans une certaine aisance ; les Anglais, bien différents, viennent dans l’Inde avec de gros fonds, ils affrontent toutes sortes de dangers pour augmenter leur capital, rien ne leur paraît difficile à surmonter. C’est à la Compagnie à suppléer, par des augmentations de privilèges, au peu de dispositions de la nation.

Incidemment, Dupleix relève le tort que les Arméniens font à notre commerce par la modicité des bénéfices dont ils se contentent : « Si quelque chose, dit-il, a contribué à la perte du commerce de l’Inde, c’est le grand nombre d’Arméniens chargeurs à fret que l’on y voit répandus ».

Dupleix continue par des considérations sur le commerce à Manille, à Achem et au Pégou. Le commerce de Manille est très mauvais depuis quelques années : il dépend en grande partie des ordres donnés par le vice-roi du Mexique, de ne laisser venir que des sommes d’argent beaucoup trop modiques. Celui d’Achem vient d’être contrarié par des guerres intestines. Celui du Pégou est très nécessaire, en raison des bois qu’on en retire pour l’équipement et l’entretien des navires. Les bois y sont pour rien ; les ouvriers seuls causent toute la dépense.

Dans une dernière page, Dupleix se plaint enfin du faible traitement des employés. On pourrait et on devrait les favoriser, en les intéressant plus largement dans les opérations commerciales et en garantissant des emplois