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§ 4. — Mazulipatam et Yanaon.
Boyelleau et Lenoir, Choisy et Sainfray se succèdent respectivement à Mazulipatam et à Yanaon. Instabilité des affaires.
§ 5. — Surate.
Le Verrier, chef à Surate. Stagnation du comptoir.


Pendant les douze à treize ans qu’il fut gouverneur de Pondichéry, Dupleix ne visita aucun de nos établissements de l’Inde et à plus forte raison aucun de nos autres comptoirs, comme Moka dans la mer Rouge et Canton en Chine. Il les administrait d’après les nécessités imposées par leur éloignement, en leur laissant à tous une grande initiative. Mais telles étaient alors les institutions qu’à part quelques faits sans gravité l’ordre le plus absolu ne cessa pas de régner en chacun d’eux ; les désirs d’indépendance des chefs préposés à leurs destinées n’allèrent jamais jusqu’à l’insubordination. Une règle uniforme et puissante comprimait tous les mauvais désirs et faisait qu’en général, leur valeur à part, tous les citoyens concouraient également à la bonne marche des affaires et à l’heureuse renommée de la nation. Seuls les militaires étaient les plus indisciplinés et leurs désertions étaient ininterrompues.

Dupleix n’en surveillait pas moins avec la plus grande vigilance tous les mouvements qui pouvaient se produire. Dans les établissements les plus rapprochés comme Karikal, il s’intéressait de très près à la politique locale et souvent il la dirigeait, mais dans les plus éloignés, comme Chandernagor et même Mahé, il ne pouvait guère intervenir avec assurance que dans les affaires purement commerciales, dont il était pour ainsi dire le régulateur