Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/118

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Dirois ne fut pas un administrateur prudent ou avisé ; sur de faux rapports de son interprète, il provoqua ou prolongea la guerre avec Bayanor, le souverain du pays. Mais ces faits qui déterminèrent ultérieurement sa révocation, étaient encore inconnus lorsque la Compagnie, tenant compte de l’ancienneté de ses services, le désigna pour Chandernagor.

Dirois rejoignit son poste en mars 1742 et son administration dura jusqu’à l’automne de 1743. Elle fut moins tranquille que celle de son prédécesseur. On ne peut cependant lui en faire un grief ; si Dupleix était resté au Bengale, il eut rencontré les mêmes difficultés et ne s’en serait pas tiré d’une autre façon. Elles vinrent principalement des Marates. Ils avaient jusqu’alors négligé de s’attaquer au Bengale, la province la plus éloignée de leur pays. Mais à la suite de la prise de Trichinopoly sur Chanda Sahib (26 mars 1741), ils remontèrent vers le nord et, au début de 1742, ils envahirent le Bengale par l’ouest, sous la conduite de Ragogy Bonsla. Mourchidabad fut un instant en danger. Dans cette occurrence, Dirois conclut avec les Hollandais en vue de leur défense commune un accord auquel les Anglais refusèrent de s’associer. Le Conseil de Pondichéry, qui venait de terminer l’expédition de Mahé, fit passer 260 hommes à Chandernagor sous les ordres du capitaine Meder, en même temps que le Conseil de cette ville prenait, par délibération du 11 mai, l’initiative de quelques travaux de défense parmi lesquels la construction du fort d’Orléans. Dupleix n’approuva pas ce travail qu’il jugeait inutile contre les Maures et insuffisant contre les Marates ; il pensait que l’érection de deux bastions et le creusement d’un fossé circulaire suffiraient soit pour contenir l’ennemi, soit pour rassurer la population ; sur ses ordres