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mais naturalisé hollandais depuis quatre ans et ne le relâcha qu’après une détention de plusieurs jours. Plusieurs officiers français, faits prisonniers en cette circonstance, furent envoyés en Angleterre à la ration des matelots.

Un autre vaisseau hollandais appartenant au directeur de Calcutta, Huyghens, successeur de Sichtermann, fut également arrêté à Ingely pour le même motif et n’eut la permission de continuer son voyage qu’après un délai de quinze jours. Le Saint-Louis, vaisseau portugais qui avait à bord Duval de Leyrit, fut pareillement saisi dans les mêmes parages. Leyrit parvint à s’échapper, mais les conseillers Bruyère et Nicolas, qui l’accompagnaient, furent faits prisonniers et conduits à Calcutta sous une escorte. Un vaisseau arménien, destiné pour Mazulipatam et l’Anne-Elisabeth, appartenant à Messieurs de Chinsura, subirent le même sort : les Anglais poussèrent leurs recherches jusqu’à ouvrir les balles de marchandises.

Enfin, au mois d’août, un navire français, la Béquille, cap. Caignon, fut rencontré aux environs d’Ingely par trois chaloupes anglaises armées de canons et de soldats, attaqué et pris. Conformément aux principes posés et appliqués par les Anglais en 1745, le capitaine Caignon s’était peu de jours auparavant emparé en rade de Balassor de deux petits bâtiments anglais, la Marguerite et le Fort Saint-Georges ; ils tombèrent également aux mains de l’ennemi. Duval de Leyrit les réclama en même temps que la Béquille au Conseil de Calcutta, en l’invitant à considérer les fâcheux inconvénients qu’entraîneraient de pareilles hostilités dans une rivière où les bâtiments une fois entrés devaient avoir la liberté de naviguer en temps de guerre comme en temps de paix.