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1737 de faire visiter annuellement le port par un vaisseau d’Europe, mais ces suggestions, admises en principe, n’avaient été suivies d’aucun effet.

Quelle était l’importance du trafic ? Nous n’avons aucun chiffre précis, mais il n’était pas négligeable. Chandernagor envoyait chaque année un ou deux navires à Surate et Dupleix avait caressé pendant plusieurs années le rêve d’y amorcer un mouvement commercial direct avec la Chine. Nos vaisseaux desservant Moka et le golfe Persique y touchaient presque toujours à l’aller et au retour. Il en était toutefois du port de Surate comme de celui d’Yanaon ; situé à quelque distance de la mer, sur la Tapti, il n’offrait pas de facilités suffisantes pour la navigation et son importance diminuait chaque année au profit de sa rivale, l’opulente Bombay, qui étalait au bord de la mer ses rades successives et bien abritées.

En 1742, le comptoir de Surate avait pour chef le conseiller Leverrier, qui avait remplacé dans le courant de 1739 Jean-Baptiste Martin, mort en 1738 et successeur lui-même de Flacourt, décédé en 1736. Leverrier eut d’abord comme second un nommé Cornet, un des rares Français dont il reste encore aujourd’hui des descendants à Pondichéry, puis un nommé Boucard. Suivant ses instructions, Leverrier devait être un consul plutôt qu’un chef de comptoir, en attendant que le titre conforme à la fonction, fut officiellement confié à l’un de ses successeurs. Leverrier était encore chef du comptoir en 1749.

Par décision de la fin de 1727, le Conseil supérieur avait fixé à 220 rs. par mois les dépenses du comptoir, mais ce chiffre était inférieur aux besoins réels. Pendant les dix années de sa gestion, Flacourt en dépensa 40.992, dont 11.206 pour des appointements d’employés dus depuis dix ans. En deux ans et demi, Leverrier trouva le moyen