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dant l’administration de d’Espréménil se trouva l’église des luthériens. Dans certaines démolitions on trouva encore quelques marchandises qu’y avaient cachées les Indiens.

On consolida au contraire la situation de la Ville Blanche par de nouvaux travaux de défense ; on pratiqua des merlons à tous les bastions, on construisit deux citernes doublées de lames de plomb, on répara les courtines de l’ouest, on couvrit enfin les deux portes de la mer et de l’ouest de deux batteries en contre garde.

Ainsi se poursuivait, sous les différents administrateurs de Madras, la même politique, Inspirée par Dupleix et qui consistait essentiellement à ruiner le commerce de la ville au profit de Pondichéry. Dulaurens, successeur de d’Espréménil, n’agit pas autrement que ses deux prédécesseurs.

En se retirant, d’Espréménil n’obéit à aucune considération administrative ; il était depuis longtemps fatigué par le climat de l’Inde et désirait vivement retourner en Europe. En avril, il crut l’occasion favorable et le 19, il envoya à Dupleix sa démission de conseiller, puis, sans attendre sa réponse, il partit le 13 mai pour le Bengale, dans l’intention de s’y embarquer.

Dulaurens, qui le remplaça, était un ancien serviteur de la Compagnie. Au temps où Dupleix était directeur au Bengale, il représentait ses intérêts à Pondichéry. C’était un homme intelligent et d’un caractère indépendant. Arrivé le 12 mai à Madras, il fut reconnu le même jour commandant de la place et directeur des affaires de la Compagnie. Son administration qui dura jusqu’au 3 décembre de la même année, fut presque entièrement consacrée à régler des affaires d’affermage.