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de Valdaour à celle de Madras et répondre au feu de l’ennemi par un feu non moins vif et non moins régulier.

L’attaque envisagée par Boscawen ne commença que le 7 dans les conditions qu’il avait réglées ; mais dès le 4 elle fut précédée de tirs mieux nourris et plus constants que les jours précédents ; c’était comme le prélude de l’action décisive. Les coups qui nous furent alors portés démolirent en partie les murs derrière lesquels nous étions abrités ; on les rebouchait sommairement avec des pierres et de la chaux et pendant la nuit on rétablissait les choses en l’état. Le matin, les canons des Anglais renversaient à nouveau ces travaux, et à nouveau on les reconstruisait. Les canons hors d’usage étaient immédiatement remplacés. Dupleix lui-même entretenait le moral de nos hommes, en allant souvent sur les remparts et en surveillant les mouvements de l’ennemi.

Le matin du 7, tous les vaisseaux anglais se trouvèrent rangés devant le fort et leurs 300 pièces de canon commencèrent à diriger sur la ville un feu, qui dura presque sans interruption pendant cinq jours ; on évalua ensuite entre 15 et 20.000 le nombre de boulets qui furent ainsi jetés sur Pondichéry. Nos batteries du bord de mer contrarièrent utilement cette attaque ; plusieurs des vaisseaux ennemis furent sérieusement endommagés. Les batteries anglaises de terre donnaient en même temps, et elles firent de grands ravages dans les rues du nord-ouest. « Les Anglais, dit Ananda, faisaient ainsi pleuvoir des deux côtés des boulets et des bombes qui volaient dans toute la ville comme des atomes dans l’air ; il n’y avait pas un endroit où il n’en tomba ; il n’y avait pas une maison qui n’en était touchée. Les bombes lancées des navires allaient à l’ouest jusqu’à nos limites et les