Page:Martinet - De la situation économique et de la mortalité de l’espèce bovine.djvu/16

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et l’autre ; et si leur développement n’a pas été aussi prompt, c’est qu’elles ont payé leur élevage par du lait ou par du travail. La précocité paraît au premier abord n’offrir que des avantages ; mais les difficultés de la pratique modifient profondément l’idée qu’on s’en était fait. En effet, il y a à tenir compte de la nourriture de la mère pendant la gestation ; des frais exigés par son entretien pendant qu’elle ne peut ni travailler ni donner du lait ; des accidents qui arrivent pendant la gestation et la mise bas ; des soins minutieux que nécessitent les jeunes veaux et les frais d’élevage.

Il est possible que les pays d’engraissement, la Normandie, la Vendée, le Nivernais, la Flandre aient intérêt à produire les bestiaux qu’ils engraissent, à mesure que l’engraissement prend de l’extension dans les pays qui, jusqu’à présent, leur ont vendu du bétail maigre. Dans ce cas, ces contrées doivent chercher à développer la précocité et donner la préférence aux races qui la possèdent déjà au plus haut degré. Il est même d’intérêt public de pousser vers la réalisation de ce changement, car les races précoces sont celles qui répondent le mieux aux besoins croissants de notre alimentation et de l’industrie ; ce sont celles dont la propagation doit être encouragée, toutes les fois que le climat, le sol, la culture et les usages les comportent ; celles qui doivent être préférées, quand l’abondance des farineux et les occupations de la ferme permettent de consacrer à l’élevage des bouvillons la nourriture et les soins que réclament les races perfectionnées.

D’après les considérations que nous avons posées sur