Page:Marty - Les principaux monuments funéraires.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DENON.




Le baron Denon (Dominique-Vivant) naquit à Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire), en 1747, d’une famille noble.

Il était destiné à la magistrature, et ses parens l’avaient envoyé à Paris pour faire son droit. L’étude des lois lui parut trop sérieuse. Les arts le réclamaient ; il s’y livra tout entier : la littérature légère, qu’il cultiva en même temps, lui procura de nombreux succès dans la société ; une conversation qu’il eut avec Louis XV, lui valut la place de conservateur d’un musée particulier de pierres gravées et de médailles que le Roi s’était formé.

Quelque temps après, Denon demanda au Roi d’être employé dans la diplomatie, et fut nommé gentilhomme d’ambassade à Saint-Pétersbourg. Paul Ier, alors grand-duc, affectionnait les Français, mais principalement ceux qui possédaient quelque talent ; il s’établit une espèce d’intimité entre le grand-duc et Denon, dont l’impératrice Catherine II conçut quelqu’ombrage ; des tracasseries en furent la suite. Alors Denon demanda et obtint de se rendre avec le même titre qu’il avait en Russie, auprès du comte de Vergennes, ambassadeur en Suède ; il l’accompagna quand celui-ci fut nommé à l’ambassade de Danemarck.

Lorsque M. de Vergennes revint en France prendre le portefeuille des affaires étrangères, il ramena le jeune Denon, il lui confia une mission importante en Suisse. De là, il passa à Naples avec le baron de Talleyrand, y resta sept ans, et, après le rappel de l’ambassadeur, y demeura comme chargé d’affaires.

La révolution commençait à s’annoncer : déjà des idées de liberté fermentaient dans plus d’une tête. Denon ne sut pas en garantir la sienne ; il encourut la disgrâce de la reine Marie-Caroline, qui demanda son rappel ; et la carrière diplomatique fut fermée pour lui.

Mais il avait mis à profit son séjour en Italie : il s’y était perfectionné dans le dessin ; il s’y était formé un tact sûr, un goût exquis. On peut dire que c’est à lui que le Voyage pittoresque de Naples et de Sicile dut la plus grande partie de son succès, puisque c’est lui qui dirigea dans le choix des matériaux les dessinateurs que l’auteur (l’abbé de Saint-Non) employait pour ce travail important.

De retour en France, Denon fut reçu à l’Académie de Peinture, section de