Page:Marty - Les principaux monuments funéraires.djvu/144

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Sous le rapport des talens oratoires, le général Foy laissera de longs souvenirs. Toujours renfermé dans la question, il n’allait point chercher hors de la discussion des sujets d’émotions étrangères : habile à saisir la faiblesse ou le faux du raisonnement de ses adversaires, il les terrassait par une logique serrée qui ne laissait aucune prise sur ; lui. S attaquant aux principes, et non aux hommes, il ne s’abandonnait à aucune personnalité, et ses paroles, quelque énergiques qu’elles fussent, étaient toujours en harmonie avec les convenances parlementaires : aussi la tribune restera long-temps veuve d’un orateur qui réunissait à une éloquence tout à la fois sévère ; entraînante et persuasive, l’art de concilier les égards dus à ses collègues, avec le respect qu’il se devait à lui-même.

La mort du général Foy fut considérée comme une calamité publique. Un concours immense de citoyens l’accompagna jusqu’au tombeau, et la douleur générale, expression fidèle des sentimens qu’inspirait ce fatal événement, fut l’hommage le plus digne de sa mémoire.

La sépulture du général Foy est de forme quadrangulaire, et est élevée sur une estrade en pierre de Volvic, aux angles de laquelle sont placées des bornes qui soutiennent la grille d’entourage, qui est en fer fondu, ainsi que la porte du caveau. Au-dessus est un stylobate (dont la corniche est ornée d’oves) surmonte de quatre colonnes cannelées qui supportent l’entablement, avec fronton triangulaire devant et derrière, dans le tympan desquels sont des couronnes de laurier ; la statue en marbre du général est placée entre les colonnes. Sur le stylobate sont quatre bas-reliefs : celui qui est à la face du nord représente le général entouré de ses collègues de la Chambre des Députés, auxquels il présente un projet de loi ; à la face de l’est, le général est représenté dans une bataille, à la tête de ses grenadiers ; celui de la face de l’ouest représente ses obsèques ; et enfin à la face méridionale est une inscription, placée entre le Génie de la guerre et celui de l’éloquence, ainsi conçue :

AU GÉNÉRAL
FOY,
SES CONCITOYENS ;
28 novembre 1825.

Ce monument a été exécuté sur le dessin de M. Debray fils, architecte, sous la direction de M. Debray père. La statue et les sculptures des bas-reliefs sont dues au ciseau de M. David, membre de l’Institut.