Page:Marty - Les principaux monuments funéraires.djvu/168

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Le 26 et le 27 août, après la bataille de Dresde, où il avait soutenu glorieusement sa réputation, il attaqua à Plaüen le corps russe du général Tolstoï, lui fit trois mille prisonniers et prit vingt pièces de canon.

Rentré à Dresde, il y devint prisonnier contre toutes les lois de la guerre, à la suite d’une capitulation qu’il avait signée le 11 novembre 1813, et qui ne fut point ratifiée ; de sorte qu’il ne rentra en France qu’en septembre 1814, et fut nommé pair de France, commandeur de Saint-Louis et ministre de la guerre.

Il eut pendant trois mois le ministère de la marine, et rentra à celui de la guerre ; c’est à cette seconde époque qu’il eut besoin de ses talens et de sa fermeté pour recréer une armée ; c’est aussi pendant ce second ministère que fut rendue la loi du recrutement, dont il est l’auteur.

Lorsqu’en 1819, on agita au conseil les change mens et modifications à faire à la loi électorale, le maréchal s’opposa vivement à cette mesure, et il sortit du ministère avec de nouveaux titres à la reconnaissance nationale : il l’avait quitté en 1815 pour ne pas signer le traité humiliant de Paris ; il le quitta en 1819, pour ne pas participer au renversement de la loi des élections.

Le monument du maréchal Gouvion-Saint-Cyr, qui n’a rien de funèbre, est dans une enceinte demi-circulaire, entourée de trois gradins et d’un appui lambrissé, où s’élève, sur un socle de granit, surmonté d’un piédestal en marbre blanc, la statue pédestre du maréchal, revêtu de son uniforme ; sa main droite est appuyée sur des cartes géographiques, et d’autres papiers à demi roulés, placés sur un cippe, et sur lesquels on lit : Loi de recrutement. Campagnes du Rhin, Polostk.

Sur la face principale du piédestal, on lit cette seule inscription ;

LE MARÉCHAL
GOUVION-SAINT-CYR.

Un banc de pierre règne circulairement dans l’enceinte, qui est close par une grille en fer bronzé à compartimens figurés par des boulets et des ornemens symboliques de la force militaire.

La statue du maréchal, qui mérite d’être considérée comme un chef-d’œuvre, a été exécutée par M. David, statuaire, membre de l’Institut ; le monument a été construit par M. Schwind, marbrier.