Page:Marty - Les principaux monuments funéraires.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Parmi ces opéras si gracieux, il en est un qui fit entrevoir que son auteur pouvait aborder une scène plus élevée : dans Marie, Hérold avait su passer, par des transitions presque insensibles, du comique le plus naturel au pathétique le plus déchirant ; et l’on pourrait presque penser qu’il avait voulu préparer le public à venir l’applaudir sur un théâtre plus digne de ses accords et de son génie.

Ce fut en 1823 que fut représenté Lasthénie, pièce en un acte, ouvrage par lequel il débuta à l’Académie royale de Musique, et qui obtint un plein succès. Depuis cette époque, il a fait, pour le même théâtre, la musique des ballets de la Somnambule, d’Astolphe et Joconde, de Lydie, de la Fille mal gardée et de la Belle au bois dormant.

Hérold a en outre composé cinquante-trois œuvres de musique pour le piano. Il était pianiste-accompagnateur au théâtre Italien, quand il fut nommé chef de chant à l’Académie royale de Musique. En 1828, il obtint la croix de la Légion-d’Honneur.

Il est à regretter qu’une mort prématurée ait privé la scène lyrique d’un de ses plus laborieux compositeurs ; le public, avide d’entendre ses charmantes productions, ayant su après sa mort qu’il existait dans ses cartons un opéra (Ludovic) dont la musique n’était point entièrement achevée, manifesta le désir de la voir terminer par un compositeur qui fût digne d’accoler son nom à celui d’Hérold. Cette pièce a été représentée avec le plus brillant succès à l’Opéra-Comique, et l’on doit au talent de M. Halévy, qui a mis la dernière main à cette œuvre posthume, d’avoir fait connaître les dernières inspirations de son illustre ami.

Ce monument, quoique construit en pierre, est d’un style élégant ; il est composé d’un cénotaphe élevé sur un stylobate. Sur la face principale est un bas-relief représentant une lyre dont les cordes sont rompues, au travers de laquelle est passée une branche de cyprès. On y lit cette inscription en relief :

HÉROLD.
né a paris, le 28 janvier 1791 ;
mort le 19 janvier 1833.

Au sommet du monument est placée une couronne de laurier.

C’est M. Novio, sculpteur-marbrier, qui la construit.