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LEFEBVRE.




Lefebvre (François-Joseph), maréchal de l’Empire, duc de Dantzick, sénateur, préteur du Sénat, chef de la 5e cohorte, grand-officier et grand-aigle de la Légion-d’Honneur, naquit à Ruffach en Alsace, le 25 octobre 1755. Son père, ancien hussard, commandait la garde bourgeoise de cette ville. Lefebvre n’avait que huit ans lorsqu’il le perdit, un oncle paternel, curé, recteur de Guimar, se chargea de son éducation. Le jeune Lefebvre préféra l’état militaire ; à dix-huit ans il entra dans le régiment des gardes-françaises le 10 septembre 1773, et fut nommé premier sergent le 9 avril 1788.

En 1789, il fut incorporé avec moitié de sa compagnie dans le bataillon de la section des Filles-Saint-Thomas, dont il était l’instructeur. En 1792, il passa capitaine au 3e régiment d’infanterie légère. Il fut nommé adjudant-général en 1795, général de brigade en 1796, et la même année général de division, après les combats de Lambach et de Giesberg.

Le nom de Lefebvre est cité avec éloges dans les armées de la Moselle, de Sambre-et-Meuse, de Rhin-et-Moselle et du Danube, dont il fit presque toujours l’avant-garde. Entré avec quatre divisions dans le Palatinat, il assiégea et prit le fort de Vauban, bloqua le Port de Manheim. Par d’aussi éclatans succès il prépara la défaite des ennemis à Fleurus, où il eut un cheval tué sous lui, et par son courage et l’habileté de ses manœuvres il força la victoire, long-temps indécise, à se ranger enfin sous nos drapeaux.

Nous n’entrerons pas dans le détail des combats livrés par le général Lefebvre ; les bornes de cette Notice ne le permettent pas ; mais nous le suivrons sur les champs de bataille qui lui ont offert plus de développemens pour ses talens militaires, et une plus ample moisson de gloire.

Le général Lefebvre joignait à une bravoure réfléchie un coup d’œil qui ne le trompait jamais. Après le combat d’Hénef, seul avec sa division, il força les Autrichiens de se replier sur les hauteurs d’Anilshorn, d’où il les débusqua. En 1795, il les défait à Nidda, à Oberdiffenbach, et se rabat sur sa première position pour tenir en échec le général ennemi.

A la mort du général Hoche, en 1798, il commanda provisoirement l’armée de Sambre-et-Meuse, destinée à entrer en Hanovre, et passa l’année suivante à l’armée