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PINEL.




Pinel (Philippe), né le 20 avril 1745, élève de l’École de Médecine de Montpellier, docteur à celle de Toulouse, professeur de pathologie interne à l’École de Médecine de Paris, médecin en chef de l’hospice de la Salpétrière, membre de l’Institut et chevalier de la Légion d’Honneur.

Il s’était d’abord livré à l’étude des mathématiques, et les avait même enseignées avec distinction. On ignore les motifs qui lui firent abandonner une science dans laquelle il pouvait prétendre à de brillans succès, pour s’adonner à la médecine.

Il commença ses études à la Faculté de Montpellier, prit le doctorat à l’Université de Toulouse : il publia peu après des Mémoires qui lui concilièrent les suffrages des savans, et lui firent une réputation qui le devança dans la capitale.

Ces Mémoires avaient pour objet : l’histoire naturelle, l’anatomie, les mœurs des animaux, et la manière de les conserver après leur mort dans l’état qui imiterait le plus la nature vivante.

L’érudition profonde, les connaissances zoologiques développées par le docteur Pinel dans ces Mémoires, lui ouvrirent les portes de l’Institut.

Il était réservé à ce médecin déjà célèbre de donner une direction nouvelle a la science médicale, de guider les jeunes praticiens dans le choix des exemples qu’ils ont à suivre, de leur signaler les écueils qu’ils doivent éviter.

La Nosologie philosophique du docteur Pinel remplit ce double but, et fit époque dans les annales de la médecine. L’utilité généralement appréciée d’un ouvrage qui manquait à la science ; un plan largement conçu, méthodiquement développé ; des descriptions claires et précises ; un style toujours à la hauteur du sujet, méritèrent à cette savante production (qui fut couronnée en l’an vi) un rapport spécial dans l’examen fait par l’Institut des ouvrages qui devaient concourir pour les prix décennaux ; et les plus honorables suffrages lorsque le concours fut ouvert.

Le plus important service que le docteur Pinel ait rendu à l’humanité, c’est de s’être affranchi de ce préjugé funeste, que la folie est incurable, qu’il fallait abandonner l’être atteint de cette cruelle maladie, et en laisser la cure au hasard ou aux ressources de la nature.

Médecin en chef de l’hospice de la Salpétrière, il avait sous les yeux le hideux tableau de cette dégradation morale qui place l’homme au-dessous même de la brute : il se persuada que ce désordre des facultés intellectuelles devait céder à un