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AUGUSTIN.




Augustin (Jean-Baptiste-Jacques), né à Saint-Dié (Vosges) en 1759, peintre en miniature, à l’huile, et en émail.

Un penchant irrésistible l’entraîna vers le dessin et la peinture, et lui inspira le plus grand éloignement pour tout autre état.

La nature, ainsi qu’on l’a répété tant de fois, semble nous donner en naissant, avec l’instinct de la profession à laquelle elle nous appelle, les moyens de nous y faire un nom. Cette vérité est, chez Augustin, démontrée jusqu’à l’évidence.

Dès ses plus jeunes années, il passait des journées entières à dessiner, à copier ce qui s’offrait à ses regards ; d’une persévérance infatigable, il retouchait, corrigeait, jusqu’à ce qu’il fut convaincu que son dessin était parfaitement conforme à son modèle. Sans avis, sans leçons, sans maître, il se forma seul, et l’on peut dire qu’il fut lui-même son propre ouvrage.

La petite ville dans laquelle il avait reçu le jour lui parut trop peu féconde en ressources pour qui veut se livrer aux arts ; il vint à Paris étudier les chefs-d’œuvre dont cette ville abonde, y puiser ce goût exquis, cette suave harmonie qui caractérisent tous ses ouvrages.

Il ne voulut pourtant se consacrer qu’à un seul genre de peinture, la miniature proprement dite, à laquelle il en ajouta deux autres plus difficiles, celle à l’huile et celle sur l’émail.

Dans la miniature à l’eau, Augustin s’est montré l’égal d’Isabey ; leur réputation se balançait au point que le public indécis n’a point encore prononcé lequel des deux était supérieur à l’autre ; chez Augustin comme chez Isabey, même correction de dessin, même grâce dans les contours, même fini d’exécution : chez tous deux, l’imitation parfaite des étoffes, de l’or, des pierreries, est portée à un degré si supérieur qu’elle produit une illusion complète.

La miniature sur émail, fort peu cultivée aujourd’hui, en raison des études particulières qu’elle exige pour le choix des couleurs qui doivent être prises dans le règne minéral, et des difficultés qu’elle présente pour en bien diriger la cuite, est un genre de peinture dans lequel Augustin a obtenu des éloges non contestés. On ne connaît guère qu’un peintre de portraits sur émail dont les productions soient avidement recherchées ; c’est Petitot, qui vivait sous Louis XIV.

Les émaux d’Augustin, à leur apparition, ont joui de la même faveur, et la