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LE PRINCE DE SAXE-COBOURG.




Saxe-Cobourg (Ernest-Auguste-Alexandre Panam, prince de) naquit à Francfort-sur-le-Mein (Franconie) le 4 mars 1809.

Ce jeune homme, qui avait reçu la plus brillante éducation, joignait à une érudition prématurée et au génie le plus transcendant le physique le plus agréable et tous les avantages que donne la jeunesse.

Son regard, plein de vivacité, décelait une âme de feu, et contrastait merveilleusement avec son excessive bonté et son extrême douceur. Doué d’un jugement sain, d’une vive pénétration, et d’une mémoire extraordinaire ; par l’étude la plus facile, il semblait deviner les sciences même les plus abstraites, et les possédait au plus haut degré à l’époque où les autres élèves n’en sont encore qu’aux élémens.

Il était donc à présumer qu’avec d’aussi grandes perfections et surtout un nom illustre, ce jeune prince était appelé aux plus hautes destinées, et devait suivre une carrière aussi glorieuse que fortunée. Mais le destin en avait autrement ordonné : des orages politiques (sur lesquels nous ne nous permettrons aucune réflexion) sont venus fondre sur sa tête, et ont détruit toutes ces probabilités.

Il paraît, d’après les inscriptions qui sont gravées sur son mausolée, qu’il a éprouvé de grandes vicissitudes, et a cruellement souffert de l’injustice du sort. Heureux l’homme qui naquit dans la médiocrité, et qui, pour jouir d’une existence paisible, a toujours renoncé aux distinctions sociales ; il parcourt librement et inaperçu le sentier de la vie ; tandis que celui qu’on vit naître au sein des grandeurs, qui, par son rang ou son mérite personnel, a acquis de la célébrité, est constamment en butte aux tourmens de la vie.

Telle était la position de ce prince, sur laquelle il réfléchissait mûrement, dans un âge où on ne réfléchit pas encore ; il avait vainement lutté contre l’oppression, et la plus courageuse résignation avait succédé à toutes ses tentatives, une affection morale, contre laquelle il n’y avait point de remède, affaiblit bientôt toutes ses facultés ; élevé dans les principes les plus religieux, il mourut en philosophe chrétien dans les bras d’une mère éplorée.

Il a composé plusieurs ouvrages littéraires qui n’ont pas encore été imprimés,