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DE SÉGUR D’AGUESSEAU.




Ségur d’Aguesseau (Louis-Philippe, comte de), maréchal-de-camp, pair de France, grand-cordon de la Légion-d’Honneur, commandeur de l’Ordre de Cincinnatus, chevalier de Saint-Louis, et des Ordres du Christ, de Wurtemberg et Wursbourg, était né à Paris, le 11 septembre 1753 : il y fit d’excellentes études. Fils aîné du maréchal de Ségur, il suivit la même carrière que son père, et en 1769 entra au service dans Mestre de Camp, cavalerie ; en 1776, il fut nommé colonel en second du régiment d’Orléans, dragons : quelque temps après, il passa en Amérique pour prendre le commandement de Soissonnais, infanterie, qui servait dans la guerre des États-Unis ; il y fit deux campagnes, revint en France en 1783, et fut nommé colonel du régiment de Ségur, dragons.

Ici, commence pour M. de Ségur la carrière diplomatique, dont le début fut couronné des plus brillans succès. Le gouvernement le nomma ministre plénipotentiaire en Russie.

La révolution le ramena à Paris ; il fut fait maréchal-de-camp en 1791. Le gouvernement lui laissa la faculté d’opter entre le portefeuille des affaires étrangères ou l’ambassade de Rome : il choisit ce dernier poste ; mais les démêlés survenus entre Rome et la France forcèrent de le rappeler. Il fut envoyé en Prusse pour obtenir sa neutralité ; il y réussit complètement. Arrêté à son retour à Paris, il fut assez heureux pour dérober sa tête aux proscriptions que la terreur étendait sur la France, mais il perdit toute sa fortune.

M. de Ségur trouva dans les bonnes études qu’il avait faites une ressource contre le malheur ; il s’ouvrit dans la retraite, par ses travaux littéraires, une carrière nouvelle, qui ramena la fortune, et lui rendit une position plus brillante que celle qu’il avait perdue.

Un talent comme le sien ne pouvait rester ignoré d’un homme à la faveur duquel le premier de tous les droits était le mérite. Le Premier Consul, nommé à vie, appela M. de Ségur au conseil d’État et le nomma membre de l’Institut. L’empereur Napoléon se l’attacha plus particulièrement, en lui conférant la charge de grand-maître des cérémonies, le nomma sénateur en 1813, et, en 1814, commissaire extraordinaire dans la 18e division militaire.

Par ses ouvrages, M. de Ségur a pris place parmi les grands écrivains dont s’honore la France.