Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/113

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Dans ces derniers mots se dissipe la brumeuse conception de la mesure monétaire idéale, et ce que proprement elle contient de pensée se fait jour. Les noms de compte de l’or, £. s. etc. seraient les noms de quanta déterminés de temps de travail. Le temps de travail étant la substance et la mesure immanente des valeurs, ces noms, en fait, représenteraient la proportion de valeur elle-même. En d’autres termes, on affirme que le temps de travail est la véritable unité de mesure de la monnaie.

Nous sortons ainsi de l’école de Birmingham, mais remarquons en passant que la doctrine de la mesure idéale de la monnaie prit une importance nouvelle dans la polémique sur la convertibilité ou la non-convertibilité des billets de banque. Si c’est l’or ou l’argent qui donnent au papier sa dénomination, la convertibilité du billet, c’est-à-dire son échangeabilité contre l’or ou l’argent demeure une loi économique, quelle que soit la loi juridique. Le billet d’un thaler prussien, bien que légalement inconvertible, serait aussitôt déprécié si dans le trafic ordinaire il valait moins d’un thaler et par suite ne serait pas convertible pratiquement. Aussi les défenseurs conséquents du papier-monnaie inconvertible en Angleterre eurent-ils recours à la mesure monétaire idéale. Si les noms de compte de la monnaie £. s., etc., sont les noms d’une somme déterminée d’atomes de valeur desquels une marchandise, au cours de l’échange avec d’autres marchandises, absorbe ou dégage tantôt