Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/136

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le procès de circulation, c’est-à-dire moyen de circulation[1].

De ce que le procès de circulation des marchandises s’éteint dans M-M et par conséquent ne paraît être que le troc effectué par l’intermédiaire de l’argent, ou de ce que M-A-M en général ne se scinde pas seulement en deux procès isolés, mais représente leur mouvante unité, vouloir conclure que c’est l’unité seule qui existe et non la séparation de l’achat et la vente, c’est là une manière de penser qu’il appartient à la logique et non à l’économie de critiquer. Comme la séparation, dans le procès de l’échange, de l’achat et de la vente, renverse les barrières — barrières locales et primitives, héréditairement pieuses, naïvement niaises — de la circulation de la matière sociale, elle est aussi la forme générale de la rupture de ses moments connexes qui maintenant s’opposent les uns aux autres ; en un mot, c’est la possibilité générale des crises commerciales, mais seulement parce que l’antagonisme de marchandise et de monnaie est la forme abstraite et générale de tous les antagonismes contenus dans le travail bourgeois. La circulation de la monnaie peut avoir lieu sans crises, mais les crises ne peuvent pas avoir lieu sans la

  1. « L’argent n’est que le moyen et l’acheminement, au lieu que les denrées utiles à la vie sont la fin et le but ». Boisguillebert, Le détail de la France, 1697. Économistes financiers du xviiie siècle d’Eugène Daire, vol. I, Paris, 1843, p. 210.