Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/138

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Mill établit l’équilibre par cela qu’il transforme le procès de circulation en troc direct, mais il ré-introduit, en contrebande, dans le troc direct, les figures d’acheteurs et de vendeurs empruntées au procès de circulation. Pour employer sa confusion des langues, il existe effectivement pendant certaines périodes où toutes les marchandises sont invendables, comme ce fut le cas à Londres et à Hambourg lors de la crise commerciale de 1857-58, plus d’acheteurs que de vendeurs d’une marchandise, de l’argent, et plus de vendeurs que d’acheteurs de tout autre argent, des marchandises. L’équilibre métaphysique des achats et des ventes se borne à ce fait, que chaque achat est une vente et chaque vente un achat, ce qui est une médiocre consolation pour les possesseurs de marchandises qui ne viennent pas à bout de vendre, ni par conséquent d’acheter[1].

    fence of commerce, qui contient déjà le passage emprunté à ses Elements of Political economy, cité plus haut. Dans sa polémique avec Sismondi et Malthus sur les crises commerciales, J.-B. Say s’approprie cette aimable trouvaille, et comme il serait impossible de dire de quelle nouveauté ce comique « prince de la science » a enrichi l’économie politique — son mérite a plutôt consisté dans l’impartialité avec laquelle il a mal compris ses contemporains Malthus, Sismondi et Ricardo — ses admirateurs continentaux ont tambouriné que c’est lui qui a déterré ce trésor de l’équilibre métaphysique des achats et ventes.

  1. Les exemples suivants feront voir de quelle manière les économistes représentent les différents aspects de la marchandise : « With money in possession, we have but one exchange to make, in order to secure the object of desire, while with other surplus products we have two,