Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/157

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de poids et l’on a fourni la preuve que le sovereign n’est pas autre chose que la partie de poids d’or indiquée par ce nom dans le prix monétaire anglais, avec figure et empreintes propres. Les 4672 1/2 sovereigns d’or sont jetés de divers points dans la circulation, et, saisis par elle, ils accomplissent en un jour un nombre déterminé de tours, l’un des sovereigns plus, l’autre moins. Si le chiffre moyen des tours quotidiens de chaque once était 10, les 1200 onces d’or réaliseraient une somme totale de prix de marchandises du montant de 12.000 onces ou de 46.725 sovereigns. Qu’on tourne et retourne comme on voudra une once d’or, jamais elle ne pèsera 10 onces d’or. Mais ici, dans le procès de circulation 1 once pèse effectivement 10 onces. Le numéraire dans l’enceinte du procès de circulation est égal au quantum d’or qu’il contient multiplié par le nombre de ses tours. Outre son existence réelle comme pièce d’or d’un poids déterminé, le numéraire acquiert une existence idéale née de sa fonction. Mais que le sovereign parcoure le cercle une fois ou dix fois, dans chaque achat ou vente isolé il n’agit que comme un seul sovereign. Il en va de lui comme d’un général qui, par sa présence opportune le jour de la bataille sur dix points différents, remplace dix généraux, mais qui néanmoins sur chacun de ces dix points est un seul et même général. L’idéalisation de l’instrument de circulation qui, dans le cours de la monnaie, provient de ce que la rapidité supplée à la quantité, ne