Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/167

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que les conséquences auraient pu s’en déduire dans l’esprit ; en sorte que le mouvement industriel, suivant en tout la déduction des idées, se divise en un double courant, l’un d’effets utiles, l’autre de résultats subversifs… Pour constituer harmoniquement ce principe à double face et résoudre cette antinomie, la société en fait surgir une seconde, laquelle sera bientôt suivie d’une troisième, et telle sera la marche du génie social, jusqu’à ce qu’ayant épuisé toutes ses contradictions — je suppose, mais cela n’est pas prouvé, que la contradiction dans l’humanité ait un terme, — il revienne d’un bond sur toutes ses positions antérieures et dans une seule formule résolve tous ses problèmes. » (T. Ier, p. 135.)

De même qu’auparavant l’antithèse s’est transformée en antidote, de même la thèse devient maintenant hypothèse. Ce changement de termes n’a plus rien qui puisse nous étonner de la part de M. Proudhon. La raison humaine, qui n’est rien moins que pure, n’ayant que des vues incomplètes, rencontre à chaque pas de nouveaux problèmes à résoudre. Chaque nouvelle thèse qu’elle découvre dans la raison absolue et qui est la négation de la première thèse, devient pour elle une synthèse, qu’elle accepte assez naïvement comme la solution du problème en question. C’est ainsi que cette raison se démène dans des contradictions toujours nouvelles jusqu’à ce que, se trouvant à bout de contradictions, elle s’aperçoive que toutes