Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/216

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Pour engendrer dialectiquement les impôts qui viennent après le monopole, M. Proudhon nous parle du génie social, qui, après avoir suivi intrépidement sa route en zigzag, « après avoir marché d’un pas assuré, sans repentir et sans arrêt, arrivé à l’angle du monopole, porte en arrière un mélancolique regard, et après une réflexion profonde, frappe d’impôts tous les objets de la production, et crée toute une organisation administrative, afin que tous les emplois soient livrés au prolétariat et payés par les hommes du monopole. »

Que dire de ce génie qui, étant à jeun, se promène en zigzag ? Et que dire de cette promenade qui n’aurait d’autre but que de démolir les bourgeois par les impôts, tandis que les impôts servent précisément à donner aux bourgeois les moyens de se conserver comme classe dominante ?

Pour faire entrevoir seulement la manière dans laquelle M. Proudhon traite les détails économiques, il suffira de dire, que d’après lui, l’impôt sur la consommation aurait été établi en vue de l’égalité et pour venir en aide au prolétariat.

L’impôt sur la consommation n’a pris son véritable développement que depuis l’avènement de la bourgeoisie. Entre les mains du capital industriel, c’est-à-dire de la richesse sobre et économe qui se maintient, se reproduit et s’agrandit par l’exploitation directe du travail, l’impôt sur la consommation était un moyen d’exploiter la