Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/192

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jusqu’à supprimer par leur opposition tous les mouvements insurrectionnels qui se préparaient. C’est ce que fit, par exemple, M. Karl Vogt à Nuremberg. Ils laissèrent supprimer les insurrections de la Saxe, de la Prusse rhénane et de la Westphalie, sans autrement leur venir en aide que par une protestation sentimentale posthume contre la brutale violence du gouvernement prussien. Ils entretenaient des rapports diplomatiques secrets avec les insurrections dans le midi de l’Allemagne, mais se gardèrent bien de leur donner l’appui d’une reconnaissance ouverte. Ils savaient que le vicaire était partisan des gouvernements et néanmoins ils s’adressèrent à lui, qui ne bougeait pas, pour contrecarrer les intrigues de ces gouvernements. Les ministres de l’empire, de vieux conservateurs, ne manquaient pas, dans chaque séance, de tourner en ridicule cette Assemblée impuissante, et elle les laissait faire. Et quand Wilhelm Wolff (4), un député silésien, et l’un des rédacteurs de la Neue Rheinische Zeitung, les somma de mettre hors la loi le vicaire de l’empire, lequel, disait-il avec juste raison, était le premier et le plus grand traître envers l’empire, il fut hué par l’unanime et vertueuse indignation de ces démocrates révolutionnaires. Bref, ils conti-