Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/21

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ce magnifique ouvrage qui suit pas à pas l’histoire des prix depuis 1793 jusqu’à 1856. Si l’idée fixe de notre ami Weston, somme fixe des salaires, somme fixe de la production, degré fixe de la productivité du travail, volonté fixe et permanente des capitalistes, si toutes ses autres fixités et finalités étaient correctes, les funèbres prédictions du professeur Senior auraient été justifiées ; Robert Owen se serait trompé, lui qui, dès 1816, déclarait bien haut qu’une réduction générale de la journée de travail était le premier pas pour préparer l’émancipation de la classe ouvrière, lui qui, au nez et à la barbe du préjugé régnant, osait prendre l’initiative de cette réduction, à ses risques et périls, dans sa propre fabrique de New-Lanark.

Pendant cette même période où se produisit, avec l’adoption de la loi des dix heures, la hausse des salaires qui en résulta, il y eut dans la Grande-Bretagne, pour des raisons qu’il serait hors de propos d’énumérer, une hausse générale des salaires agricoles.


Ici je vous présenterai quelques observations préliminaires, que n’exige point, à vrai dire, l’objet immédiat de ma démonstration, mais qui vous garderont de toute conclusion erronée.

Si le salaire d’un ouvrier gagnant deux schellings par semaine montait à quatre schellings, le taux du salaire aurait monté de 100 0/0. Exprimée comme hausse dans le taux des salaires, une telle augmentation paraîtrait magnifique, et cependant la somme réelle du salaire reçu n’en serait pas moins restée pi-