Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/47

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déterminées par les quantités ou sommes respectives de travail qui sont appliquées, réalisées, fixées dans ces marchandises. Les quantités corrélatives de marchandises qui peuvent être produites en un même temps de travail sont égales — ou bien la valeur d’une marchandise est à la valeur d’une autre marchandise comme la quantité de travail fixée dans l’une est à la quantité de travail fixée dans l’autre.

J’imagine que beaucoup d’entre vous vont me dire : mais, en réalité, y a-t-il donc une si énorme ou même y a-t-il la moindre différence entre déterminer la valeur des marchandises d’après le salaire et la déterminer d’après les quantités relatives du travail qu’exige leur production ? Vous devez pourtant savoir que la rémunération du travail et sa quantité sont deux choses tout à fait distinctes. Supposez, par exemple, que des quantités égales de travail soient fixées dans un quarter de blé et dans une once d’or. Je choisis cet exemple parce que Benjamin Franklin s’en est servi dans son premier Essai publié en 1721 sous le titre de : Modeste recherche au sujet de la nature et de la nécessité d’une monnaie de papier. Un des premiers il y mit le doigt sur la véritable nature de la valeur. — Nous supposons donc qu’un quarter de blé et une once d’or sont des valeurs égales ou des équivalents, parce que ce sont des cristallisations d’égales quantités de travail moyen, de tant de jours ou de tant de semaines de travail fixés dans l’un et dans l’autre de ces deux produits différents. En déterminant ainsi les valeurs relatives de l’or et du blé, est-ce que nous nous occupons en quoi ce soit du