Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/92

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Je pourrais répondre en généralisant, et dire que pour le travail, de même que pour toutes les autres marchandises, c’est son prix-courant qui, à la longue, s’ajustera à sa valeur ; que, par conséquent, en dépit des hauts et des bas, et bon gré mal gré, l’ouvrier ne recevra, en moyenne, que la valeur de son travail, qui se résout dans la valeur de sa force de travail, qui est déterminée par la valeur des subsistances nécessaires à sa conservation et à sa reproduction, laquelle valeur des subsistances se règle finalement d’après la quantité de travail exigée pour les produire.

Mais il y a quelques traits particuliers qui distinguent la valeur de la force de travail, la valeur du travail, des valeurs de toutes les autres marchandises. La valeur de la force de travail est formée de deux éléments, l’un purement physique, l’autre historique et social. Sa limite dernière est déterminée par l’élément physique, c’est-à-dire que pour se conserver et se reproduire, pour perpétuer son existence matérielle, la classe ouvrière doit recevoir les moyens de subsistance absolument indispensables pour vivre et se multiplier. La valeur de ces indispensables moyens de subsistance forme donc l’extrême et dernière limite de la valeur du travail. De l’autre côté, la longueur de la journée de travail a aussi des bornes extrêmes, encore que très élastiques. La limite dernière en est donnée par la vigueur physique du travailleur. Si l’épuisement quotidien de sa force vitale dépasse un certain degré, il ne pourra plus l’exercer de nouveau, jour par jour.