Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/150

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nouveau et incessamment du travail vivant ; mais c’est cet ordre social que le communisme veut changer (§ 38).

2o « L’esclavage est le pivot de l’industrie, moderne. » Les peuples modernes ont su le déguiser dans leur propre pays. Ils l’ont imposé longtemps sans déguisement au nouveau monde. Le capital est un titre de commandement sur les travailleurs[1]. Mais on a vu comment, dans cette singulière année, les chefs, pour se fortifier, licencient leurs troupes. Le régime futur consistera-t-il à assurer aux travailleurs « le droit au travail » dans des ateliers commandés par un fonctionnarisme d’État ? C’est comme si l’on demandait si les « enclaves nègres », dans l’avenir, appartiendront à la République. Il n’y aura plus, dans la société future, d’esclavage.

3o Le rapport de participation au produit est ainsi fixé que « le travailleur reçoive en échange de son labeur des victuailles, mais que le capitaliste en échange de ces victuailles reçoive de l’ouvrier une activité productive par laquelle, non seulement l’ouvrier restitue sa consommation, mais ajoute au travail accumulé une valeur qu’elle n’avait pas auparavant[2]. » Il n’est donc pas vrai que le travailleur puisse jamais racheter, avec son salaire, le capital, « le pouvoir sur le travail d’autrui » (§ 39). Son salaire lui donne le minimum d’existence usité dans sa classe. Cette condition de classe ne peut s’améliorer que si

  1. Marx. Anti-Proudhon, p. 154-155.
  2. Marx. Lohnarbeit und Kapital, p. 17.