Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/41

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et de prolétaires vigoureux se forma autour d’eux. Ce furent Moses Hess, ancien collaborateur, comme Marx et Engels, aux Annales franco-allemandes, et qui, sans doute, demeurait encore trop attaché aux doctrines vagues du socialisme philosophique allemand ; le weitlingien Sébastien Seiler ; Wilhelm Wolff surtout, le polémiste aident et persécuté, qui avait dévoilé jadis, dans le Deutsches Bürgerbuch, la misère des tisserands silésiens et dit les causes de leur révolte ; Stephan Born, l’agitateur éloquent, typographe de son métier, qui, en 1848, devait créer la Ligue ouvrière la plus puissante qui ait existé en Allemagne avant la démocratie socialiste contemporaine. Et, moins connus, Steingens, peintre en bâtiments ; Weidemeyer, ancien lieutenant ; Ferdinand Wolff ; Ernst Dronke ; Edgar von Westphalen, beau-frère de Marx ; Louis Heilberg et Gigot. Ils créèrent ensemble le Groupe des travailleurs allemands de Bruxelles, devant lequel Marx avait coutume de faire des conférences, et qui se trouve ainsi avoir été le premier foyer ouvrier d’où ait rayonné le nouveau socialisme scientifique. L’une de ces conférences, qui fut reproduite en 1849 dans la Neue Rheinische Zeitung, sous le titre de Loknarbeit und Kapital (Salariat et Capital), offre la plus ancienne esquisse de ce qui sera plus tard le tome I du Capital.

Une crise était à prévoir dans le communisme allemand, au cas où la nouvelle théorie marxiste viendrait à contaminer les groupes. Les relations étaient intimes avec les groupes de Lon-