Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/43

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L’ « épuration du parti », la « critique acérée des théoriciens dénués d’aptitude », l’ « écrasement du communisme artisan et du communisme philosophique », l’ « élimination de toute sentimentalité », furent les nécessités principales où insista Marx dans cette orageuse discussion où Heilberg se sépara de lui froidement, Seiler avec une amertume grave, Weitling avec véhémence. Weitling s’en fut en Amérique, où une Ligue de l’émancipation, fondée par lui parmi les artisans allemands, continua de professer sa doctrine. Son retour bref, en 1848-49, motivé par la Révolution, ne changea rien à la marche du parti ouvrier allemand, qui se poursuivit désormais sans lui. Lorsque Moll, au printemps de 1847, alla à Paris où séjournait Engels et à Bruxelles, chez Marx, leur renouveler la proposition d’entrer dans la Fédération des Justes, ils n’eurent plus aucune raison de s’y refuser. Moll apportait la conversion des groupes de Londres au marxisme. Il offrait de convoquer Marx et Engels pour un congrès de tous les groupes fédérés, où seraient débattues à la fois

    Marx », et a paru dans le Messager d’Europe, 1880 (traduit dans la Neue Zeit, mai 1883) ; l’autre, de Weitling, dans une lettre à Hess, datée du 31 mars 1846, est publiée dans la monographie de Kaler, Weitling, seine Agitation und Lehre, 1887, p. 72. On sait que la date de l’entrevue a été longtemps douteuse. Anienkow la place en 1847, Weitling le 30 mars 1846. La date de Weitling est la seule exacte ! D’abord la lettre de Weitling, écrite certainement au lendemain de l’événement, a chance d’être datée, avec plus d’exactitude que le récit d’Anienkow, écrit à trente ans de distance. En outre Weitling était à New-York dès la fin de 1846. ce point v. Sorge, Neue Zeit, 1890-91, t. ii, p. 233.