Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/54

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Le reste fut mis sous la surveillance de la police.

À Londres cependant un comité de réfugiés marxistes se reforma[1], l’automne de 1849. Il y entra Marx et Engels, Conrad Schramm et Willich, un peu plus tard Carl Schapper, détenu à Wiesbaden, et Liebknecht. Le premier acte du Comité central reconstitué fut une allocution à la Fédération communiste, datée de mars 1850. Cette allocution décrivit la situation de la Fédération, son rôle dans la révolution passée, et défiait sa tactique pour la révolution à venir que l’on s’obstinait à espérer pour la fin de l’année 1850. Le Comité se félicita, un peu à tort, de la philosophie adoptée dans le Manifeste communiste, et qui, dans le fait, n’y apparaissait pas sans incohérence. Il était certain que dans la Révolution allemande de 1848, le parti démocratique seul s’était organisé. Les ouvriers n’avaient pas encore su se constituer en parti de classe. Même les marxistes, perdant le contact de l’autorité centrale, s’étaient éparpillés, et leur énergie n’avait pu empêcher là révolution de s’inféoder à la démocratie bourgeoise, qui les avait trahis dès que sa crainte des revendications prolétariennes fut plus forte que la crainte de l’absolutisme. C’est une faute qu’on se promettait de ne pas refaire.

Les petits bourgeois, une fois atteint leur idéal de gouvernement qui se réduisait à une

  1. V. Marx. Herr Vogt, p. 39. — Engels. Préface aux Enthüllungen über den Kommunistenprozess, p. 14.