Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/57

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sion du suffrage, qu’ils opposent à toute candidature bourgeoise une candidature ouvrière. Le conflit légal avec la bourgeoisie portera sur les points suivants : a) la suppression de la féodalité ; b) la république fédérative ; c) les mesures sociales.

a) Il est à prévoir que la démocratie demandera la parcellation des domaines féodaux. Elle laissera subsister un prolétariat agricole et créera une classe de petits paysans sur le modèle des petits bourgeois. — Le parti ouvrier demandera que les domaines confisqués restent propriété nationale, servent, à fonder des colonies ouvrières, où le prolétariat rural appliquera les méthodes de l’exploitation collective. — b) La démocratie demandera la république fédérative. Elle paralysera ainsi la législation prolétarienne. — Le parti ouvrier ne sera pas dupe de la phraséologie qui, en glorifiant le selfgovemment, songe à préparer la réaction. Il demandera une république une et indivisible, une centralisation très forte, qui universalise les concessions sociales obtenues de l’autorité législative. — c) Les démocrates essaieront de reformer et non de révolutionner l’état social. — Le parti ouvrier devra les contraindre à concentrer entre les mains de l’État le plus grand nombre possible de forces productives, de fabriques, de chemins de fer. Il poussera à bout, dans le sens révolutionnaire, les mesures économiques de la démocratie. Si les petits bourgeois proposent le rachat des chemins de fer et des fabriques, les ouvriers en demanderont la