Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/66

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lisme et du communisme. « Car le dernier danger qui puisse menacer la société humaine, c’est celui de son entière dissolution[1]. »

Ainsi pensait aussi Pie IX, arrivé à la papauté en 1846, et, bien qu’en 1847 il fût encore dans cette première période de popularité où il faisait, sous l’inspiration de Guizot et de Rossi, de timides essais de « juste milieu » dans l’État pontifical, la chute de Louis-Philippe le rejeta bientôt dans la politique absolutiste. L’encyclique de 1849, où le communisme est condamné comme « pestilentiel », dévoile sa pensée dont désormais il ne se départira plus.

Nul doute que cette pensée, absolutiste, par son intelligence exacte de la marche des faits, ne soit plus respectable que celle de Guizot. Ce dernier avait pour le communisme le même mépris que Metternich. Il soutenait que « pour assurer à tous les individus humains la répartition égale et incessamment mobile des biens et des plaisirs de la vie, la République sociale fait descendre les hommes au rang des animaux » ; qu’elle est « la dégradation de l’homme et la destruction de la société[2]. » Il pensait, comme Metternich, que « les classes diverses qui existent parmi nous et les partis politiques qui leur correspondent, sont des éléments naturels, profonds de la société[3] », et justement

  1. Metternich. Lettre à l’archiduc Jean, 10 juillet 1848. Mémoires, t. VIII.
  2. Guizot. De la Démocratie en France, 1849, pp. 60-62.
  3. Ibid, p. 105.