Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/508

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(464)

humbles et muets domestiques se trouve plus communément dans un état sauvage, que dans un état civilisé. La civilisation s’oppose à ce commerce habituel d’où résulte l’affection, dans une hutte grossière, ou dans une cabane de terre, et comme les esprits sans culture ne participent que par la dépravation aux rafinemens d’une société où le pauvre est foulé aux pieds par le riche ; elle leur inspire le désir de dominer sur les animaux, pour se venger sur eux des insultes qu’ils sont obligés de souffrir de la part de ceux qui sont au-dessus d’eux[1].

    méritée en Angleterre que par-tout ailleurs. On a vu quelquefois le peuple prendre fait et cause pour un cheval maltraité par son maître, et il n’y a pas longtems que des juges ont condamné un homme à une amende, pour avoir traité son cheval avec une cruauté révoltante. C’est dans la vue d’inspirer de la bienveillance pour les animaux que Mistriss Sara Trimmer, qui s’est fait en Angleterre une réputation distinguée par beaucoup d’ouvrages à la portée de l’enfance et du peuple, a composé son joli roman, connu sous le nom d’Histoires Fabuleuses.

  1. Note du traducteur. Cette idée paroît être prise d’un auteur français, qui dit qu’un gueux à un chien