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Page:Massé - À vau-le-nordet, 1935.djvu/117

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quelques lettres
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Entendons-nous, j’ai un gros, un encombrant bagage scientifique, mais je manque de connaissances usuelles. J’ai l’impression d’un homme gavé de nourriture et qui tombe d’inanition.

Je connais tous les verbes latins irréguliers, mais je m’exprime atrocement en anglais, au grand amusement de la sténo de l’étude.

J’ai étudié le grec trois ou quatre ans, mais si le sieur Vienpoupoulos de la rue Saint-Jean me réclame plus que de raison pour une livre de papillotes, je serai bien empêché de lui dire zut ! dans sa langue.

Dire que j’ai pioché du latin pendant des années et que c’est tout juste pour déchiffrer les désuètes maximes de mon droit romain !

Au bachot, j’ai conservé huit points sur dix en astronomie, mais je ne sais pas m’orienter et j’ai failli m’égarer, l’autre jour, quand j’ai été à la chasse dans les bois de Stoneham et c’est un ignare garçon d’habitant qui m’a appris, en somme, que… le soleil se couche à l’ouest.

On m’a enseigné, selon Archimède, que tout corps plongé dans un liquide perd autant de son poids que du poids de l’eau qu’il déplace, mais on ne m’a pas appris à nager. La natation faisait pourtant partie du programme scolaire à Sparte et à Lacédémone, il y a plusieurs siècles. Et l’on dit que l’instruction a marché depuis cette époque