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Page:Massé - À vau-le-nordet, 1935.djvu/183

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considérations toponymiques

Écoutez ces échos : Awichinawigache, Kawikwampinis, Niscopanano, Antosemegana, etc.

Tel historien, en mal de décoration, écrit : « À chaque pas qu’on fait, on rencontre des noms qui rappellent ceux qu’on entend encore dans les vieilles provinces de France. »

Voyons voir : Apisicamosi, Assametcouagan, Caouasocorita, Mouscouanousse ?

Malgré notre remarquable faculté à renifler l’encens avec la puissance d’aspiration d’un appareil Hoover, faut toujours pas absorber des bobards de cette dimension !

Prononcez d’affilée quelques-uns de ces noms : Yamachiche-Amqui-Kazabazua-Agwanus-Memphramagog, et qu’un compère vous donne la réplique sur le même ton : Madawaska-Kenogami-Shigoubiche-Shigawaké, et votre fumisterie aura plein succès ; l’étranger, épaté, croira dur comme fer que vous entendez le patagon ou le koloche.

Allons, me dites-vous, c’est du parti pris, de l’exagération, vous chargez le tableau ; nous n’avons pas sur la mappe que des noms sauvages ?

Je vous accorde que nous avons gardé du régime français quelques désignations pittoresques : Les Bergeronnes, Percé, La Descente des Femmes, L’Échourie, La Cabane des Pères, les Escoumains, le Lac Minouche (sans doute doux comme une caresse), etc., sont des trouvailles, des bijoux. Ne sentez-vous pas tout le parfum, ne goûtez-vous pas toute la saveur du Trou de Saint-Patrice ? Mais