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Page:Massé - À vau-le-nordet, 1935.djvu/65

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félix maderleau

— Sans doute et nous y sommes attachés, je le comprends, et il n’est pas question de le quitter, ce pays. N’ayez crainte, si jamais la maison change de proprio, le nouveau ne manquera pas de renouveler notre bail et à des conditions aussi avantageuses. Peut-on désirer locataire plus soigneux et aussi peu exigeant… Et tandis que j’y suis, laissez-moi vous rappeler que le « sol des aïeux » s’étend jusqu’à Chicago et la Nouvelle-Orléans !

— Et les Anglais, eux, que pensez-vous qu’ils fassent en cas d’invasion du pays ?

— Mais je crois qu’ils se battraient comme des lions pour leur « Old England » dont le Canada n’est qu’un prolongement. Ils défendraient leur propriété, leur maison. Ils y mettraient d’autant plus d’ardeur que, s’ils en étaient évincés, il ne leur resterait plus rien, rien qu’à devenir locataires comme nous. Et c’est une éventualité qui ne leur sourit absolument pas. Pourtant, on s’y fait ; notre bail emphytéotique à nous dure depuis 1763 et…

Mais à ce moment, un chaland entra et lança un milieu de l’assistance :

— Savez-vous qui est candidat contre Lavigueur, à la mairie ?

— ?  ?  ?

— C’est Jos. Samson !

Un loustic :

— Alors, ça va être une grosse bataille, une lutte