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Page:Massé - Mena’sen, 1922.djvu/34

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Vadnais, descendant d’ancêtres normands, corsaires ou simples pécheurs, vaillants marins tous, avait conservé, dans son respect des traditions familiales, un grand nombre d’expressions du terroir (si l’on peut dire !) dont il émaillait son langage.

— Dans tous les cas, ajouta-t-il pour rassurer sa sœur, il est onze heures, tu vas le voir débarquer bientôt. Faut toujours lui donner le temps d’aller virer là.

Madame Maugras n’était pas persuadée pourtant. Elle se contenta de hocher la tête et d’éjaculer un « que le bon Dieu t’entende » sans grande conviction et le silence retomba entre eux.

Mais à quoi bon s’attarder à ces détails. Sans doute, la maison de Philippe Maugras est fort hospitalière. On y trouve un air familial, une atmosphère sympathique qui nous attire et nous retient, mais il faut s’en éloigner, s’en arracher pour poursuivre la trame plus aventureuse, moins pastorale de la chronique.

Aussi bien, Paulin, vient de déposer sa pipe sur l’appui de la fenêtre et se dispose à aller faire un somme dans la chambre du haut, tandis que sa sœur restée seule attise le feu et prépare l’ordinaire du dîner.

Margot, pour endormir son frérot, lui chante, en le berçant doucement, un cantique de Noël : « Sonnez, cor et musette » qu’elle prononce « son nez carré, musette »…

Bébé fait dodo ! Chut ! éloignons-nous.


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