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MES SOUVENIRS

tombe des quarante martyrs hongrois, morts pour la liberté de leur pays.

Au milieu de toutes ces joies folles, de toutes ces distractions, de ces cérémonies touchantes, je pensais aux répétitions du Cid qui m’attendaient, dès mon retour à Paris.

J’y trouvai, en arrivant, encore un souvenir de la Hongrie. C’était une lettre de l’auteur de la Messe du Saint-Graal, cet ouvrage avant-coureur de Parsifal :

« Très honoré confrère,


« La Gazette d’Hongrie (sic) m’apprend que vous m’avez témoigné de la bienveillance au banquet des Français à Budapest. Sincères remerciements et constante cordialité.

« F. Liszt. »


« 26 août 85. Weimar. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les études en scène du Cid, à l’Opéra, furent menées avec une sûreté et une habileté étonnantes par mon cher directeur, P. Gailhard, un maître en cet art, lui qui avait été aussi le plus admirable des artistes au théâtre. Avec quelle affectueuse amitié il mit tout en œuvre pour le bien de l’ouvrage ! J’ai le devoir bien doux de lui en rendre hommage.

Je devais retrouver, plus tard, le même précieux collaborateur, lors d’Ariane à l’Opéra.

Le soir du 30 novembre 1885, l’Opéra affichait la première du Cid, en même temps que l’Opéra-Comique jouait, ce même soir, Manon, qui avait dépassé sa quatre-vingtième représentation.

Malgré les belles nouvelles que m’avait apportées