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CHAPITRE XXVII

UNE SOIRÉE !



Au printemps de 1910, ma santé était un peu chancelante.

Roma était gravée depuis longtemps, matériel prêt ; Panurge terminé ; et je sentais, chose rare, l’impérieux besoin de me reposer pendant quelques mois.

Ne rien faire absolument, me livrer tout entier, si doux qu’il pût être, au dolce farniente, n’était point possible ! Je cherchai donc et je trouvai une occupation qui ne pouvait fatiguer ni mon esprit ni mon cœur.

Je vous ai dit, mes chers enfants, qu’au mois de mai 1891, lors de la disparition de la maison Hartmann, j’avais confié à un ami les partitions de Werther et d’Amadis. Je n’ai à parler, maintenant, que d’Amadis. J’allai donc trouver mon ami qui m’ouvrit son coffre-fort, non pour en tirer des billets de banque, mais pour en extraire sept cents pages (brouillon d’orchestre), qui formaient la partition d’Amadis, composée un de l’année 1889 et année 1890.