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CHAPITRE IX

AU LENDEMAIN DE LA GUERRE



La Commune venait d’exhaler le dernier souffle de son règne, nous nous retrouvions tous réunis dans la familiale demeure de Fontainebleau.

Paris respirait enfin, après une longue période d’angoisses ; il rentrait peu à peu dans le calme. Comme si la leçon de ce temps si cruel ne devait pas s’évanouir et que son souvenir dût se perpétuer, des bouts de papier carbonisé étaient apportés, de temps à autre, dans notre jardin, sur l’aile rapide du vent. J’en conservai un morceau. Il portait des traces de chiffres et provenait très probablement de l’incendie du ministère des Finances.

En revoyant ma chère petite chambre de la campagne, je repris courage au travail, et, dans la paix, sous les grands arbres qui nous couvraient de leur douce et tranquille ramure, j’écrivis les Scènes Pittoresques. Je les dédiai à mon excellent camarade Pala-