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jours de détention. Pour comble, Pochard dégoûté d’un pays qui accueillait si mal les étrangers, résilie son engagement, exige ses frais de déplacement et s’éloigne sans tarder. Voilà donc Mesplet dans l’impossibilité de publier le journal qui devait lui fournir la subsistance. Touchés de sa détresse les Sulpiciens lui confient l’impression du Règlement de la confrérie de l’adoration perpétuelle du S. Sacrement, puis une tragédie : Jonathan et David ou le Triomphe de l’amitié. Enfin, il imprime pour quelqu’un de Québec, les Cantiques de l’âme dévote.

Les deux années suivantes il édite dix autres petits volumes et fonde La Gazette du commerce et littéraire, car il a, enfin, mis la main sur un rédacteur, Valentin Jotard, avocat français, à Montréal depuis 1768. Grand admirateur de Voltaire et grand ami de Bacchus, Jotard s’érige en génie malfaisant de Mesplet qui avait déjà un penchant pour les idées subversives et la dive bouteille. L’union ne fut pas heureuse. Très vite, la Gazette attira l’attention des autorités civiles et religieuses et le gouverneur Carleton décida même d’expulser les deux journalistes. Mais Haldimand arrive remplacer Carleton, et cédant