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Mais l’ingrate oublia ses utiles travaux.
Nous avons essayé, nous, chrétien d’un autre âge,
De redire en ces vers son généreux courage,
Et plein d’un saint respect pour ses pieux labeurs,
Nous avons sur sa tombe épanché quelques fleurs 1.


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Autres soldats du Christ, qui parcourez la terre
Afin de soulager notre humaine misère
Et de rendre le calme à tant de cœurs souffrants,
Ô vous qu’ont décriés l’envieux, les méchants,
Vous qu’en ce siècle impie on persécute encore,
Frères, consolez-vous, leur haine vous honore !
Souvent nous avons vu vos timides amis
Se taire quand criaient vos fougueux ennemis :
Pour oser vous défendre il faut quelque courage ;
Nous, de vos détracteurs nous braverons la rage,
Et nous ferons ici parler la vérité,
Par leurs vaines clameurs sans être épouvanté.
Ils disent que prônant l’ignorance profonde,
Vous tentez de bannir la liberté du monde,
Pour nous faire gémir sous un joug oppresseur ;
Mais de vos ennemis ce langage est menteur :
On peut haïr l’erreur sans haïr la science ;
Chérir la liberté sans aimer la licence.
La liberté ! pourquoi ne l’aimeriez-vous pas ?
Serait-elle pour vous, ô frères, sans appas ?
Elle est fille du Christ ; mais l’homme n’est pas sage ;
Des présens les plus beaux il fait mauvais usage.
Ce peuple qui naguère a détrôné ses rois,
Dont la main déchira le code de ses lois,
D’un pouvoir paternel qui secoua la chaîne,
Qui sema dans l’Europe et le trouble et la haine,
Qu’on entendit pousser des cris séditieux,
Quand il était si libre, était-il plus heureux !
D’imprudents novateurs ont égaré son âme
Par les charmes trompeurs de leur doctrine infâme ;
Mais vous, sages Croyants, mais vous, leurs vrais amis
Des peuples vous voulez éclairer les esprits,