Page:Matton - Le croyant, 1852.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 5 —

des ruines amoncelées autour de toi ; marche et persévère dans les voies de la civilisation chrétienne ; marche, marche toujours ; espère en des temps meilleurs, mais veille constamment et avec attention ; veille, car l’ennemi est à tes portes ; prends garde qu’il ne s’introduise dans la place… il serait intraitable ! Ô ma Belgique, ce serait fait de tes belles institutions, de ton bonheur et de tes libertés !

Mais j’ai espoir en cette génération nouvelle, qu’on élève à l’ombre de ces écoles populaires que la Belgique a ouvertes à l’indigence en 1842 ! Instituteurs de ma patrie, j’ai une entière confiance en vous ! Ah ! vous la justifierez, je l’espère, en formant des citoyens utiles, qui respecteront nos lois, ces sages gardiennes de la tranquillité et de la prospérité publiques ; des citoyens qui chériront le sol qui les a vus naître, et qui suivront les nobles enseignements de cette religion d’amour que le Christ a révélée à la terre pour sauver l’humanité et pour la rendre heureuse !

Et vous, voyageurs attardés dans les voies de la civilisation chrétienne, novateurs qui nous promettez un bonheur sans mélange, un bonheur qu’il ne nous est point donné de trouver ici-bas ; qui voulez subordonner l’esprit à la chair, à la chair qui s’est révoltée contre l’esprit ; vous qui accusez la société de tous les crimes ; qui abandonnez l’individu à ses instincts vicieux, et n’exigez de lui aucun effort pour les vaincre ; vous qui avez profané le nom sacré de Liberté en déchaînant toutes les passions humaines ; qui voulez anéantir les institutions les plus saintes, pour laisser vivre l’homme, ce roi de la création, comme les quadrupèdes de nos forêts, sans lois et sans frein ; vous qui voulez ravir à ceux que vous nommez les envahisseurs de la terre, les fruits d’un