Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/127

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qui fait toujours capituler l’objet avec le sentiment : pourvu que celui-ci ait une énergie suffisante, il importe peu que l’autre soit nul ou méprisable. Un enfant aurait pu sourire à l’émotion que Stanton témoignait à la vue accidentelle d’un étranger ; mais un homme, livré à toute la force de ses passions, n’aurait pu considérer sans frémir l’agitation affreuse qu’il déployait en voyant approcher avec une promptitude soudaine et irrésistible la crise de sa destinée.

Quand le spectacle fut terminé, Stanton resta pendant quelques instans dans les rues devenues désertes. Il faisait un beau clair de lune, et il vit distinctement devant lui une personne dont