Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/164

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voisin, comme vous feriez une représentation théâtrale. Tout sentiment d’humanité sera éteint en vous : les fureurs de ces misérables seront à la fois pour vous une torture et un divertissement. L’âme a le pouvoir de s’accommoder à sa position, et vous l’éprouverez dans toute son étendue. Il me reste encore à vous parler des doutes que vous ressentirez sur l’état de votre raison, doutes affreux qui bientôt se convertiront en craintes, et ces craintes en certitude. Peut-être, pour comble d’horreur, au lieu de crainte, sera-ce un exécrable espoir. Loin de toute société, entouré d’êtres dont les idées ne sont que les fantômes hideux de leur raison égarée, vous désirerez d’ê-