Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/178

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donnait à leurs vœux une effrayante sincérité.

Bientôt cependant Melmoth découvrit que leur esprit éprouvait d’autres terreurs encore que celles qu’inspirait la tempête. Ils semblaient tous la croire intimement liée avec la mort récente de leur maître, et avec la visite du personnage extraordinaire, dont l’existence ne souffrait aucun doute à leurs yeux. Ils se communiquaient mutuellement leurs craintes, à voix basse, mais assez distinctement pour que Melmoth qui marchait à grands pas dans la cuisine pût fort bien entendre ce qu’ils disaient. La frayeur aime l’association des idées ; elle se plaît à lier l’agitation des élémens avec celle de la vie de l’homme.